Nous poserons de côté nos vêtements ; nous nous retrouverons nus, face à face. Loin du froid la chaleur du lit nous murmurera son invitation, et nous nous y engouffrerons. Par longs baisers nous gravirons les sentiers d'amours mortes, dont nous effacerons les pas, et j’entrerai en toi torrent vainqueur de l'hiver, remontant plus haut que les sapins, que les montagnes même, au-delà de sa source...
Tandis que nous brûlerons de cette étincelle divine, j’oublierai que des oiseaux tournaient au-dessus de nos têtes leurs vies entières, que dans le lac gelé des poissons pouvaient encore croire à l’immortalité de l’âme, que des enfants songeaient avec délice à leurs cadeaux, et formaient pour vingt ans des vœux, aux pauvres étoiles fatiguées.