J’ai réveillé mon vieux corps fatigué, ouvert la porte sur le froid, et je me suis élancé à travers les plaines gelées, pour quitter la ville que tu hantes comme ma vie misérable. Dans ma fuite, aux vents du Nord, j’ai annoncé un départ définitif, aux vents du Sud une halte prochaine. Fasse que les girouettes tournent ! Une halte me donnerait l’illusion de t’attendre.
Mais derrière les portes de la ville et de ta maison, dans une chambre où la paisible température s’impose, tu souris délicatement à la vue de mes lettres ; tu t’amuses d’un rien, comme toujours. Ris-donc, ma belle, alors qu’une larme monte dans mon œil gauche, pleine de regrets et d’amertume envers nous. Quand comprendras-tu que je souffre ?