À mesure que nous nous rapprochons l’un de l’autre, que j’essaie de parler avec toi de sujets plus pesants que l’invincible hiver, je sens que nous nous éloignons, tragiquement. Tu gardes enveloppés – certes sous la plus belle des carapaces – tous les secrets de ton âme, tu te refuses à la confidence, comment te dirai-je ce qui me tient à cœur ?
Tu ouvres péniblement cette bouche que pourtant je couvrirais de baisers, et quand je marche à tes côtés je tente de m’aligner sur ce corps que je prendrais avec fureur et désolation. Tu as beau demeurer silencieuse, tu ne saurais ôter à mes nuits l’empreinte de ton rêve, même si la neige s’acharne sur elle, ou si le vent en secoue le dessin. Ton image est désormais ma possession.