Dezember 2002

Dienstag, 26. Januar 2010

Marche funèbre

Ma belle ! Tu vis dans l’ignorance de ce drame que jamais je n’aurais osé imaginer : je suis en train de t’oublier. C’est un nuage qui se dissout dans la froideur de l’air, et qui ne se reformera pas. J’ai vécu des instants oublieux de toi, et j’orientais mes regards vers telle ou telle. Je songeais à une belle vie future, une vie sans toi.

Tu n’es certes pas le centre de l’univers et, tandis que les jours s’égrainent, il est normal que ton corps s’efface lentement de mes désirs – tu comprends ? Pourtant même aujourd’hui, où des oiseaux qui ne sont pas partis pour les contrées lointaines viennent picorer à ma fenêtre, je sais que je te prendrais avec la plus forte des rages, comme pour me venger de tous tes silences.